Né à Montréal en 1928, André Chagnon fonda en 1959, avec 7 000 $ d’économies, une entreprise de services électriques nommée E.R. Chagnon et fils ltée. Après quelques années, celle-ci détiendra environ 50 % du marché de l’éclairage public et installe parfois des réseaux de câbles pour des télédistributeurs, un marché encore embryonnaire.  En 1964, il achète pour 70 000$, un petit câblodistributeur, Ahuntsic Télécommunications, qui dessert une clientèle de seulement 66 abonnés lavallois, et cela allait amorcer le projet de grande entreprise que deviendra Vidéotron.

Il fallait de l’intuition, de la vision et de la conviction pour se lancer dans pareille aventure.  Entrevoyant le fort potentiel du marché canadien de la câblodistribution et en mettant tout en place pour partir à sa conquête, André Chagnon concrétisera la vision qu’il pressentait. Le succès de Vidéotron s’expliquait par ses trois principaux leviers de croissance: les innovations technologiques, les acquisitions stratégiques et son entrée en Bourse en 1985.

Au tournant du siècle, 35 ans après sa fondation, Vidéotron avait un chiffre annuel avoisinant le milliard de $, employait quelque 3 000 personnes et rejoignait plus de 2 millions de foyers câblés. M. Chagnon avait transformé une petite entreprise montréalaise en géant incontestable dans le domaine de la câblodistribution et chef de file dans le monde des télécommunications. En 2000,  la vente de Vidéotron à Québecor marqua la fin de l’histoire entrepreneuriale de M. Chagnon, mais le début d’une nouvelle aventure philanthropique.

À travers la Fondation Lucie et André Chagnon, M. Chagnon et sa famille se consacreront désormais à l’action sociale. Au moment de sa création en 2000, cette dernière avait une dotation de l’ordre de 1,4 milliard de dollars, soit un peu plus des trois quarts du patrimoine familial. Ce faisant, André Chagnon avait créé la plus importante fondation familiale au Canada. Quinze ans plus tard, la Fondation Lucie et André Chagnon figure toujours parmi les principales fondations philanthropiques familiales nord-américaines, dans la même lignée que celle de Bill Gates.

À la différence de plusieurs autres associations caritatives, souvent tournées vers l’action curative, la Fondation veut prévenir la pauvreté en contribuant à la réussite éducative des jeunes québécois, de leur conception jusqu’à 17 ans, par le développement de leur plein potentiel.

Pour souligner sa vie professionnelle et philanthropique, qui s’étire sur plus de 50 ans, M. Chagnon a reçu de nombreuses distinctions et reconnaissances prestigieuses, dont l’intronisation au Temple de la renommée de l’entreprise canadienne, en 2005.

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« Nous ne sommes pas des gens qui allons subir l’avenir, nous allons le faire arriver et c’est excitant ».

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André Chagnon